Camille Cavaliere - Evaluer et valoriser les apports effectifs des tweets géolocalisés émis en réponse aux catastrophes naturelles. Application aux phénomènes hydrométéorologiques extrêmes du Texas

14:00
Lundi
10
Fév
2020
Organisé par : 
Camille Cavaliere
Intervenant : 
Camille Cavaliere
Équipes : 

 

Jury :

  • Mme Sandrine Anquetin, DR CNRS, IGE, Université Grenoble Alpes, examinatrice
  • M. Thierry Joliveau, PR, Université Jean Monnet de Saint-Etienne, examinateur
  • M. Johnny Douvinet, MCF HDR, Université d'Avignon, rapporteur
  • Mme. Lena Sanders, DR CNRS, rapporteuse
  • Mme Paule-Annick Davoine, PR Université Grenoble Alpes, co-directrice
  • Mme Céline Lutoff, MCF HDR, Université Grenoble Alpes, co-directrice

Les traces numériques ont envahi notre quotidien : capturées en temps réel par divers outils numériques sur les plateformes du Web 2.0 et principalement par les smartphones, elles présentent l'avantage d'être fréquemment géolocalisées. Ces traces constituent ainsi des marqueurs virtuels attestant de la présence physique d'un individu dans un espace précis à un moment connu. C'est pourquoi elles ont été rapidement intégrées dans la recherche et considérées comme l'opportunité de construire une connaissance de phénomènes sociaux selon une approche verticale ascendante (bottom-up). La recherche doctorale se focalise sur une trace numérique particulière, le tweet géolocalisé, dans le contexte des risques hydrométéorologiques. En raison des nombreux phénomènes violents survenus au début des années 2010 (séisme de Haïti et de Christchurch, catastrophe de Fukushima, ouragan Sandy), la gestion des risques et catastrophes naturels a fait partie des tout premiers thèmes d'exploration du potentiel des tweets géolocalisés comme nouvelle source d'information de terrain. Pour autant, l'étude géographique des traces numériques géolocalisées rencontre des difficultés qui restent marginales dans l'approche des data analysts, et que les chercheurs en géomatique/géographie commençaient à souligner en 2015 : devant la variabilité d'accès et d'utilisation des nouvelles technologies numériques mobiles, quelle est la représentativité sociale et spatiale de ces traces ? Comment positionner les outils de l'analyse spatiale et de la cartographie face à ces nouveaux types de données hétérogènes et acquises en dehors de toute norme conventionnelle ? Dans cette recherche, nous explorons ces questions à partir des phénomènes récurrents et extrêmes d'origine hydrométéorologique, survenus au Texas au printemps 2016 et en août 2017. En premier lieu, nous explorons des méthodes d'extraction sémantique et spatiale destinées à construire un corpus de tweets relatifs aux phénomènes étudiés (nommés tweets de crise). Dans un second temps, l'analyse des tweets de crise est focalisée sur trois axes : nous explorons les comportements spatiaux et statistiques des lieux de l'activité tweeting et recherchons des facteurs socio-spatiaux explicatifs de la distribution spatiale des tweets géolocalisés. Nous testons la pertinence du tweet de crise géolocalisé comme marqueur des différents paramètres du phénomène (localisation à une échelle fine, intensité, etc.) en croisant les tweets avec des données officielles de réalité-terrain. Nous cherchons enfin à valoriser la composante textuelle des tweets de crise par la cartographie, notamment en croisant analyse sémantique par catégorie grammaticale et vulnérabilité sociale des populations.